Libellés

LE SANG


Le sang à l’intérieur s’assombrit
Quand il reste toute une vie le même
Les gens à l’intérieur broient du noir 
Quand leur sang à l’intérieur reste le même
Pour d’autres c’est plus facile car il sort
Il coule en filets en rivières
Et alors la crasse s’évapore
Comme chlore dans un verre d’eau

Chez moi puisque rien ne s’évide
Ne s’évade tel un fleuve sauvage
En moi la crasse s’accumule
Ou alors tout passe dans les reins
Le foie les poumons le cœur
Les filtres s’imaginent faire le tri
Mais partout les pores sémaphores
M’indiquent que ça part dans le rouge

Je suinte comme un porc au soleil
Les larmes de ma vie encrassée
Mon corps est un port enclavé
Un bain où l’on stagne où l’on coule
Car on sait la sueur ne suffit pas
Elle n’est rien comparée à la purge
Et de fait ce qui mieux la commet
C’est la lame qui court sous la peau.